Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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BESOGNE FEW XVII *sunni
BESOGNE, subst. fém.
 

A. -

Empl. abstr. "Affaire"

Les besognes + de A1 (pays ou personne) : Nous nous souffrerons à parler ung petit duc de Bretaigne et retournerons à parler des besoingnes d'Angleterre (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 19). Très redoubtez sire, vous avez esté joennes couronnez et avec tout ce jonement conseilliez jusquez à ores ; et n'avez pas bien entendu aux besoingnes de vostre royaulme (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 26). ...si le tenoient touttes gens à vaillant homme, saige, discré et arresté en touttes ses besoingnes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 24). Si comme je vous remonstre et ay remonstré des besoignes d'Angleterre qui y avindrent en celle saison, et pour venir au parfait, je vous en parleray encoires plus avant si comme j'en fuy infourmez. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 48). "Je vueil", dist-il, "parler à monseigneur de Glocestre, mon maistre, car c'est pour besoingne qui touche à lui grandement et à tout le conseil aussi." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 54). ...ceulx qui ens es citez et bonnes villes entreront, ne pourront plus retourner en Galisse ne en Portingal pour quelconque besoingne que ce soit, mais partiront du plus tost qu'ilz pourront, aprez ce que le roy de Castille, nostre sire, leur aura impetré bons sauf-conduis (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 108).

A1 humain a besogne. "Une affaire à traiter, notamment une bataille à livrer" : "Biau signeur, vous estes en che parti et en ceste ordonnance d'armes mi compaignon. J'espoire bien que demain nous arons besongne, car li rois de France, qui a grant desir de nous trouver et combatre, est logiés à Rosebecque." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 39).

Est chef d'une besogne : "Messire Gautier, je voeil que vous soiiés chiés de ceste besongne, car moy et mes filz nous combaterons desous vostre banière." (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 74).

Voit clair en ses besognes : Le roy d'Espaigne et son plus especial conseil des hommes de son pays veoient assez cler en ces besoingnes tant que pour leur prouffit (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 123).

Esmeut une besogne. "Suscite une affaire" : Quant li Englois en veïrent le convenant, qui avoient l'ueil à lui, si en furent tout foursenet. Ossi furent li bourgois de Gand, qui là estoient et qui desiroient à esmouvoir la besongne, par quoi uns nouviaux touellemens se remesist en Flandres. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 105).

Est conforté en ses besognes : ...ce sont vaillans gens et de grant corage et conforté en lors besongnes et tant plus voient de sanch espars et espandu, et tant sont il plus hardi et outrageus. (FROISS., Chron. D., p.1400, 778).

Recommande à Dieu ses besognes : ...il entra en son oratore, et fu la en genouls et en orisons devant un autel que ses cambrelens avoient fait, ensi que on fait et ordonne pour un roi, qant il est logiés as camps, et reconmenda a Dieu toutes ses besongnes et li pria affectueusement que il peuist, a son honnour, retourner en Engleterre, et puis ala couchier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 717).

Entend à sa besogne : Mais, quant il furent venu jusques en Avignon, et entrues que il entendoient à leur besongne pour passer oultre et faissoient passer leurs gens, nouvelles certaines vinrent que li dus d'Ango estoit mors en un castiel dalés Naples. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 184).

Considère et examine ses besognes : Tout comsideré et bien examiné ses besongnes il dist que il se departiroit de Paris et retourneroit en Bretagne (FROISS., Chron. D., p.1400, 487).

Fournit sa besogne. "Lui apporte le soutien nécessaire" : Et encores, pour mieus furnir sa besongne, il envoia un sien varlet jusques à Laon qui n'estoit mies lonch de là, devers le chapitainne, pour li enfourmer de ces besongnes. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 140).

Ordonne ses besognes : Li contes de Montfort (...) ordonna ses besongnes a ce que pour aler en Engleterre, et monta en mer a Vennes, assés bien acompagniés de chevaliers et d'esquiers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 478).

Avance sa besogne : Tout cel ivier, demora li rois d'Engleterre a siege devant Calais ; et estudioient ils et ses gens conment il peuissent avanchier lor besongne et constraindre le plus ceuls de Calais. (FROISS., Chron. D., p.1400, 795).

Fait la besogne (+ compl. de manière). "Agit" : ...criiés : Hainnau au senescal ! et, Werchin a la retraite ! Et ne vous faindés pas de euls porter contraire et damage, se vous poés, car qant il enteront en nostre pais, il ne nous espargneront point. La parolle dou senescal fu oie et requelloite, et s'enclinerent tout chil qui la estoient, a bien faire la besongne (FROISS., Chron. D., p.1400, 376).

Met sa besogne à point : Se li avoit li rois d'Engleterre fait grasce d'estre retournés en France et en son pays pour mettre ses besongnes à point ; si devoit dedens le jour Saint Michiel restre en le prison dou roy dessus dit. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 144).

Dort sur la besogne. "Cesse d'agir" : L'empereur, messire Charles de Boesme, ne dormy pas sus ceste besoingne mais se resvilla tellement que je le vous dyray. Car, tantost l'iver passé, il approucha la noble cité de Coulongne et fist ses pourveances (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 167).

Est au-dessus de ses besognes. "A l'aise, pas embarrassé" : ...ce duc d'Irlande avoit fait si grant attrait d'or et d'argent et de finances à Bruges, par Lombars, pour tousjours estre au desus de ses besoingnes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 73). Qant la roine d'Engleterre fu au desus de ses besongnes elle donna une grant partie de ses gens d'armes congiet, et en retint auquns ; et tousjours estoient li Hainnuier logiet au plus priés de li, et li plus especial de sa court et le mieuls delivret. (FROISS., Chron. D., p.1400, 91).

Remoustre ses besognes à A humain. "Les lui explique" : Si envoiièrent un hiraut devers le connestable, qui remoustra toutes ses besongnes. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 130).

Lui conte l'affaire de la besogne : ...li contes de Pennebruq (...) avoit encontré biaucop de fuians qui compté li avoient l'afaire de la besongne et conment elle s'estoit portee (FROISS., Chron. D., p.1400, 620).

Ecrit l'état de la besogne : Li contes de Honstidonne fist se seneement la response de toutes ces coses desus dittes, que la roine et tout li signeur s'en contenterent, et fu la roine consillie que d'escrire tout l'estat de la besongne et le prise dou roi, et de tantos ces nouvelles envoiier deviers son signeur et mari, le roi d'Engleterre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 786).

A2 met A1 en besogne. "Le met au travail, utilise ses services" : ...et fu la roine consillie que d'escrire tout l'estat de la besongne et le prise dou roi, et de tantos ces nouvelles envoiier deviers son signeur et mari, le roi d'Engleterre. Clerc furent mis en besongne ; la roine escripsi au roi, a son fil et as barons d'Engleterre qui devant Calais se tenoient. (FROISS., Chron. D., p.1400, 786).

A1 fait besogne pour A2. "Accomplit un travail" : J'ay à nuit fait besoingne pour l'ostel du cappitaine ; si ques, ainsi que je luy rapportoie son ouvraige, nouvelles luy vindrent de marcheans de Montpellier qui sont là dehors (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 215).

Une besogne advient/se fait/arrive : Entrués que ces avenues avinrent de messire Robiert d'Artois, et des grans tribulations que il ot je ne sçai se il i eut cause, avinrent aussi entre Engleterre et Escoce aultres besongnes et grans fais d'armes, desquelles je vous parlerai car la matere le demande. (FROISS., Chron. D., p.1400, 201). Més nous retourrons encores un petit as besongnes qui avinrent en Escoce, le siège durant et tenant devant le cité de Tournay. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 48). Se il le marioient ailleurs que à sa fille, il leur feroit guerre ; et se la besongne se faisait, il leur seroit, en droite unité, aidans et confortans contre tous aultres signeurs. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 86).

Il y a besogne. "Une affaire à traiter" : "Or avant ! Nostre ennemi nous atendent ; il est heure que nous chevauchons. Nous leur mandames la bataille, il le nous ont acordé et tiennent la journée selonc leur convenant. Ne puet remanoir que il n'i ait besongne : traions nous tout de celle part." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 194).

Une besogne touche à A1 : ...pour mieuls monstrer que la besongne li touçoit, il se departi de Valenchiennes, bien acompagniés de chevaliers et d'esquiers (FROISS., Chron. D., p.1400, 399).

Une besogne se porte/va/tourne + compl. de manière. "Tourne bien ou mal" : ...là s'arresterent et tendirent leurs ars, et monstrerent deffense et visaige. Jamais on ne les fust là alez querre, et s'i tindrent tant que les Anglois furent retrait dedens Montferrant. Les Clermontois perdirent XX. de leurs hommes ; il en y ot VI. mort et XIIII. pris. Ainsi se porta ceste besoingne ! (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 223). Si prist ses lettres sans seeler, et retourna en Engletière au plus tost qu'il pot et recorda en Engletière la besongne enssi comme elle avoit allet. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 68). Par ce point perdirent moult li Hainnuier, et furent tout mort chil qui avoecques le dit conte avoient pris terre. Messires Jehans de Hainnau et sa carge prissent terre d'aultre part ; et se li contes euist creu son oncle, la besongne fust aultrement tournee que elle ne fist, et pour ce que point ne le crei, il l'en mescei, dont ce fu damages et pités pour tous ses pais. (FROISS., Chron. D., p.1400, 643).

Une besogne trait à une certaine fin : Pour ce que Guerles n'est pas ung trop riche pays, ne si grant comme est la ducié de Brabant, ce conte [de] Guerles vint à sa terre et seignourie, joenne homme et de grant voulenté pour bien despendre, et ne pensoit point à quelle fin ses besoingnes pourroient traire fors que à sa plaisance accomplir ; et sievoit joustes, tournois, festes, reviaulx et longs voyaiges à grant renommée et à grant frait. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 144).

Une besogne est poursuivie : Ceste besongne estoit poursievoite moult aigrement et couvertement de mesire Joffroi de Carni, et ne quidoit point fallir a ravoir Calais (FROISS., Chron. D., p.1400, 865).

Une besogne s'avance : Biaus signeurs, vostres besongnes s'avancent grandement, se vous avés les pais de Flandres et de Braibant d'acort (FROISS., Chron. D., p.1400, 262).

Une besogne se conclut : ..."voulez-vous que ces besoingnes se concludent ? Faictes-le brief, je vous en pry." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 31).

Proverbe. Quand on vuelt approuchier une besoingne, on ne la doit point eslongier (il s'agit d'un mariage) : ...quant on vuelt approuchier une besoingne on ne la doit point eslongier. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 149).

Mot très vague qui peut désigner au sing.

 

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une mission : Tout considéré, on n'y savoit qui envoyer, pour bien faire en la besoingne et pour faire juste enqueste. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 52).

 

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une enquête dont les conclusions doivent être "certifiées" : Droit sus l'eure de vespres retournerent deviers le roi d'Engleterre li baron qui envoiiet avoient esté cercier les mors, et amenerent avoecques euls les hiraus françois pour mieuls certefiier la besongne et estoient .V. . Je les vous nonmerai : premierement Valois, Alençon, Harcourt, Donpiere et Biaugeu. (FROISS., Chron. D., p.1400, 740).

 

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une bataille : ...cilz vindrent trop tart, car pas ilz ne furent à la besoingne que je vous dyray, dont assez leur annoya, quant ilz veirent et oyrent dire que elle estoit passée sans eulx. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 163).

La besogne de + nom de lieu : Or ne vous ay je pas dit les joies et les reviaus qui furent ossi en Engleterre, quant les certainnes nouvelles y vinrent de la besongne de Poitiers et de le prise dou roy de France. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 70).

Au fort de la besogne. "En pleine bataille" : Qui veist la gens abandonner vies et corps, et aprocier le pont pour la convoitise des cent esqus gaegnier, et presser l'un sus l'autre ensi que par envie, et qui veist aussi cheuls dou chastiel euls desfendre vassaument, de toutes ces coses il se peuist grandement esmervillier. Finablement, au fort de la besongne auqun appert compagnon se missent en un batiel desus la riviere, et vinrent desous le pont et jetterent grans gros cros et havés de fier au dit pont leveis, et puis tirerent si fort que de force il rompirent les chainnes qui le pont portoient et tenoient, et l'avalerent jus par force. (FROISS., Chron. D., p.1400, 667).

A1 retourne de la besogne : Li doi chevalier qui retourné estoient de la besongne li recorderent sus briefs paroles com il avoient cevauchiet devant la Roce Dorient et conment il avoient esté ruet jus, et estoit demorés prisonniers mesires Thomas d'Agourne et encores pluisseurs autres chevaliers et esquiers (FROISS., Chron. D., p.1400, 815).

A1 obtient la besogne, la besogne demeure pour A1, la besogne est sienne. "Il est vainqueur" : Chil Breton se portèrent si bien pour celle journée, et si vassaument combatirent leurs ennemis que la place leur demora, et obtinrent la besongne, et furent li Englès tout mort ou pris. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 114). Et donnèrent li Espagnol au roy d'Engleterre et à ses gens moult à faire. Toutes fois, finablement, la besongne demora pour les Englès, et y perdirent li Espagnol quatorze nefs ; li demorant passèrent oultre et se sauvèrent. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 97). Quant le duc d'Irlande vey que le roy vouloit monstrer que la besoingne estoit sienne, et qu'il estoit en bonne voulenté de destruire ses adversaires et mettre à raison, si en eubt grant joye (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 50).

 

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Au plur., une situation politique complexe : Or fut avisé et regardé des oncles du roy et du conseil, pour adouchir les choses et le peuple qui trop mal s'en contentoit du duc de Bretaigne, et pour les besoingnes mettre et refourmer en droit, que ung prelat et trois barrons saiges et vaillans hommes seroient envoiet devers le duc de Bretaigne, pour parler à luy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 2).

Un acte d'espionnage : Trimilien, Trimilien, vos besoingnes ne sont ne belles ne bonnes, et vous avez fait grant folie de vous estres enbatus en ce pays yci, car on ne y vous aime que ung petit (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 57).

Les cas de conscience d'un condamné à mort : ...vous nous avez fait biaucaup d'annoy à mon frere et à moy, et avez tourblé à vostre povoir et fourconseillié monseigneur et les nobles aucuns de ce pays et les bonnes villes envers nous. Si est venus le jour que vous en arrez le guerredon, car qui bien fait, c'est raison qu'il le retreuve. Pensez à vos besoingnes car jamais je ne buveray ne mengeray tant que vous soiez en vie. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 57).

La besogne que + prop. détaillant en quoi consiste cette besogne : "Messire Hue, vous ferés l'arrière garde et arés cinq cens combatans desous vous (...) et vous tenrés sus èle, et ne vous mouverés de vostre pas, pour cose qui aviegne, se vous ne veés le besongne que nos batailles branlent ou ouvrent par aucune aventure." (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 156).

La besogne de + compl. disant en quoi consiste cette besogne : Quant il veï que pais seroit entre ces parties et que nulle besongne de bataille n'i aroit, si s'avisa que il n'isteroit pas d'Espaigne enssi sans faire quelque cose. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 196).

Besogne d'armes : En ce voiage et en le marce de Soissons (...) mescheï il trop grandement à l'un des bons chevaliers de toute la route dou duch de Lancastre et qui le plus s'estoit trouvés en devant en grosses besongnes d'armes et durs rencontres. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 157).

B. -

Empl. concr.

 

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Au sing.

L'équipement d'un soldat : Tout le jour, jusques à la nuit qu'ilz eurent aresté et conseilliet que ilz se partiroient, entendirent chascun à trourser et à mettre sa besoingne à point. Droit sus le point de six heures, ilz eurent tout toursé et ensonmelé et chargiet leurs chevaulx, et se mistrent tout à priet (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 223).

 

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Au plur.

Le chargement d'un navire : Maistre Pascal fist ce dont il estoit chargiés, et apparilla ses besoingnes, et monta en un port en Navare, et singla tant que il prist terre en Cornuaille. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 60). Moult fu pour ces jours li rois d'Escoce rejois, qant il vei ses honmes concordans a son pourpos. Et ordonna ses besongnes au plus bellement et quoiement qu'il peut ; et fist au port de Morois en Escoce cargier et apparillier .I. vassiel de ce que besongnier lor pooit, a lui et a sa fenme et a lor estat. (FROISS., Chron. D., p.1400, 237). Et renvoiièrent leurs garçons et leur harnas, sommes et males et bahus, par mer, et misent tout en deus nefs que li rois leur fist delivrer. Si arrivèrent ces besongnes droit à l'Escluse en Flandres. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 73).

Besognes qui appartiennent à médecine. Matériel médical : ...ilz avoient en leur host et en leurs logeiz, espars chà et là, grant faulte de medecins pour eulx visiter, et des besoingnes qui appartenoient à medicines, et de nouviaulx vivres pour eulx raffreschir. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 104).

Coordonné à

 

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arroi et charroi : Quant il se furent tout mis ensamble à Poitiers, et il eurent ordonné leurs besongnes, leur arroi et leur charoi, il se partirent à grant esploit et prisent le chemin de Montcontour. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 20).

 

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à pourveances : ...il s'en retourna a Paris et entendi a faire ses pourveances et ses besongnes car les trieuwes estoient [fallies entre lui et le roy d'Engleterre]. (FROISS., Chron. D., p.1400, 897). Apriès son couronnement, il s'en retourna à Paris, et entendi à faire ses pourveances et ses besongnes, car les triewes estoient faillies entre lui et le roy d'Engleterre. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 101).

C. -

Rare. Var. fém. de besoin : Si se tinrent la trois jours et s'i rafresqirent et fissent ferrer lors chevaus, qui grant besongne en avoient. (FROISS., Chron. D., p.1400, 152). Il vint à Windesore, où il trouva le roy qui le reçut liement, et ossi fisent tout li baron d'Engleterre, pour tant qu'il en pensoient bien avoir besongne, et qu'il estoit uns grans capitains et menères de gens d'armes. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 220). Et avint, ce terme pendant, que li rois eut grant besongne d'argent, pour paiier ces gens d'armes que il envoioit en Castille. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 170).
 

Froissart Jacqueline Picoche


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